Ballon de
l'Exposition de
1903 (Edit. N. G.)
© ALAIN MONTEAUX - autoédition MATUS 87 - LIMOGES FRANCE.
La Rue de la Boucherie et le Rond Point Carnot. Deux exemples de la série prestigieuse au bromure des Nouvelles Galeries , éditée en 1905.
Les librairies, ici Jouannem, ont vite compris l'intérêt de la CP.
Le photographe Terrasson en déplacement à Magnac-Laval (1906)
Caserne de la Visitation. Poste de police
(Edit. Mésière, détail)
Une signature parmi les plus célèbres de France : celle de Charles Collas & Cie Cognac et de M. Tesson.
Intérieur du Café de l'Univers, carrefour Tourny (Edit. Abeille)
            Facture Tesson de 1903                                                                                                             Facture Champeaud (CT/L) de 1907
La guerre entre les deux géants n'aura pas lieu. Rapidement, MTIL s'oriente vers l'éditon nationale et CT/L s'implante au plan local et régional.
  - 1902 - Roger Tesson vient s’installer à Limoges. Commence l’édition d’une deuxième série qui reprend une partie des clichés de la série I et atteindra 220 numéros (dont 90 sur Limoges). Sur les cartes apparaît le trèfle à 3 feuilles sur un pied marqué de 4 C.
  - 1903 - A l’occasion de l’Exposition de Limoges, les Nouvelles Galeries lancent une édition de cartes postales de type "Reportage".
  - 1903 - Henri Jouannem, ancien voyageur de commerce en librairie, installé comme libraire et imprimeur, d’abord rue Haute-Vienne puis rue du Clocher, et J. Mège, son neveu et associé, font leurs premières armes à l’occasion de l’Exposition en produisant trois vues des jardins – à usage publicitaire – pour les Pépinières du Centre A. Laurent.
  - 1903 - Champeaud et Cie, au 2 boulevard Louis-Blanc, ajoute l’édition de cartes postales illustrées à ses activités traditionnelles, en créant la belle série "Abeille". L’originalité de cette série, qui en fait un cas unique dans l’histoire de la CP à Limoges, c’est la fabrication d’une version vues stéréoscopiques. La petite abeille disparaît l’année suivante en même temps que le dos 3 lignes.
  - 1904 - Décret obligeant les éditeurs à revoir la présentation des cartes postales. M. Tesson lance sa troisième série, signée d’un trèfle CCCC + MT/L, puis MT/IL. Cette série, qui couvre le département en se limitant aux principaux châteaux, sites et villes, atteindra 450 numéros et sans doute plus de 500 clichés différents. On en recense 275 sur Limoges. En 1905, il s’installe rue du Général-Cérez, où il restera 4 ans. La production atteint 5000 cartes par jour.
  - 1904 - Création de la S.N.C. Champeaud et Terrasson et de la marque C.T./L. qui deviendra l’Hirondelle en 1906. En quelques années, la société réalise une abondante production de vues de Limoges (500 environ).
  - 1904 - Prosper Batier a ouvert son studio de l’avenue du Pont-Neuf en 1890. En 1902, sa publicité propose des « Cartes postales illustrées (Vues de Limoges et Sujets limousins) » dont nous n’avons pas trouvé de trace identifiable. Il commercialise en 1904 une très belle série légendée en rouge presque totalement consacrée à Limoges.
  - 1905 - Les séries à vocation de reportage d’actualités entament une belle carrière à un rythme croissant : une (1906), deux (1907), trois (1908), cinq (1909), quatre (1910), etc. La déclaration de la guerre, en 1914, mettra fin à ces reportages.
  - 1905 - En avril, les Nouvelles Galeries débutent la série au bromure, qui comprend "LES PETITS MÉTIERS DE LA RUE" et dont la publication sera achevée en 1906. Il dut y avoir un retirage car on rencontre deux types de présentation du dos.
  - 1905 - Série au bromure des Éditions Teilliet, très proche de la facture des N. G.
  - 1905 - Mésière, installé à Saint-Junien, produit sa première vue de caserne (21e Chasseurs). Il ouvre une boutique avenue Baudin en 1908 mais, jusqu’en 1911 à Limoges, il se cantonne aux clichés militaires et scolaires.
  - 1906 - "Édition spéciale" des magasins Paris-Limoges, installés boulevard Carnot, à l’emplacement de l’actuelle Banque Populaire. Série entièrement consacrée à Limoges, imprimée sous deux versions (noir et blanc et couleurs), enrichie pendant trois ou quatre ans, qui atteint une cinquantaine de vues au début 1911.
Publicité Faissat de 1894
La librairie Ducourtieux fondée en 1846 (Edit. Ducourtieux)
Quartier démoli du Viraclaud (Faissat vers 1898)
III. L’ÂGE D’OR I (1900-1906)
 
  - 1900 - Ducourtieux et Gout, les libraires de la rue du Clocher, s’essaient à l’édition de CP en phototypie.
  - 1900 - Pierre Dumont commercialise une série de cartes postales type nuage. De Limoges, il édite une vingtaine de vues dont nous ignorons le photographe. Sur certains clichés, la signature originale a même été grattée et Dumont a utilisé des photographie faites dix ou vingt ans plus tôt. Cartes fragiles rééditées sous plusieurs présentations entre 1901 et 1904.
  - 1900 - Première série non-signée des Nouvelles Galeries : vues genre nuage, imprimées en bleu, noir ou brun-sépia sur des papiers blancs ou teintés. L’éditeur anonyme est facilement identifiable car les mêmes clichés sont repris aussitôt (1901) dans une nouvelle série signée Nouvelles Galeries.
  - 1901 - Quelques vues photographiques de Limoges de style nuage, avec ligne pour la date (Limoges, le…), sont éditées par Émile Pineau, installé 32 avenue des Bénédictins.
  - 1901 - Edition de 2 cartes par B. Bastier, photographe boulevard Louis-Blanc.
  - 1901 - Maurice Tesson fait appel à son frère Roger pour constituer une nouvelle collection. La série de base de MT s’enrichit de 110 nouvelles cartes, incorporant à la cinquantaine de clichés de Limoges ceux d'autres sites du département. Cette série est numérotée mais ne comporte ni marque, ni nom d'éditeur.
II. LES PIONNIERS (avant 1900)
 
  - 1897 ou 1898 - Émile Ratier, boulevard Louis-Blanc, semble le premier éditeur de cartes postales illustrées de Limoges : lithographies sur papier à petits carreaux, pas datées. Elles sont suivies d’un deuxième tirage avec ligne réservée à la date, Limoges, le… 189.. . Au XXe siècle, mêmes clichés avec Limoges, le… 190... Impression nuage rectangulaire 2/3 supérieurs à gauche, encres claires.
  - 1899 - Félix Brégéras et Eugène Sègue, rue Manigne, éditent des cartes lithographiées format 9 x 13,5 cm, difficiles à rencontrer ayant circulé – et en bon état.
  - 1898 - Naissance de la carte postale, illustrée d’une photographie de Limoges signée Jean Faissat. Après l’incendie de l’atelier Henry en 1889, Faissat s’établit rue Basse-Comédie. En 1893, il s’installe rue du Clocher. A l’été 1898, il fait imprimer en phototypie une dizaine de clichés. Sa production s’étend sur une douzaine d’années.
  - 1899 - Charles Collas, imprimeur-éditeur à Cognac imprime en phototypie quelques cartes (6?) de Limoges, dont Maurice Tesson réalise les clichés. Ces cartes élégantes sont signées Ch. Collas, phot.-édit., Cognac.
  - 1899/1900 - Tesson fait imprimer par Collas une première série (10 CP) en phototypie, qui n’est pas signée. La série s’accroît en 1900 et comporte bientôt une trentaine de vues de Limoges de type nuage.
La maison Brégéras après 1918 (Brégéras).
Chronologie : 1898-1929
 
I. LES ORIGINES
 
Limoges n’a pas le privilège de la création de la carte postale en France (Marseille, 1891), pas même celle de l’édition des cartes porcelaine ! Notre cité fait partie des villes de France où la carte à usage postal, illustrée d’une vue photographique au recto, n’apparaît qu’après 1895 alors que la carte illustrée connaît déjà un fort développement dans les pays germaniques, influençant au passage la destinée de Maurice Tesson . Mais il s’agit le plus souvent de cartes dessinées artistiques (Autriche) ou de CP type "Gruss aus..." (Allemagne).
Tesson a séjourné plusieurs années en Allemagne où la carte-vue connaît alors le succès. Cela lui donne l'idée de se lancer dans ce genre d'édition, une fois rentré en France; il se renseigne sur la fabrication des cartes selon le procédé de la phototypie imaginée par le français Poitevin et mis au point industriellement par les Allemands, qui produit les plus belles CP pendant l’Âge d’Or.
On ne connaît pas d’exemple de type « Gruss » pour notre ville, pourtant on y recense, bien avant 1895, des "daguerréotypes", des vues photographiques et des cartons à usage postal commercial, au format souvent inférieur au 9x14 traditionnel de la CPA, illustrés de dessins de bâtiments, de marques ou de produits de l’industrie de Limoges. Ce ne sont pas des cartes postales destinées à la vente au public, ce sont des supports commerciaux d’entreprise. En général, nous ne nous sommes pas attachés à ces "cartes poste" – comme les nomme Gérard Neudin – qui font appel au dessin, à la gravure ou à la lithographie.
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